Peux-tu affirmer (et prouver) que tu te connais bien ? Une étude menée aux États-Unis a montré que si 95 % des gens pensent bien se connaitre, ils ne sont en réalité que 15% au grand maximum…
Depuis le « Connais-toi toi-même » de Socrate il y a 2500 ans, les plus grands penseurs et philosophes, de Montaigne à Nietzsche et de Descartes à Carl Gustav Jung, ont réfléchi à la question. Cela illustre bien le fait que la connaissance de soi est tout sauf une mince affaire…
La connaissance de soi est la capacité d’une personne à se voir clairement. C’est la somme des connaissances qu’un individu possède sur ses valeurs profondes, ses intérêts dans la vie, ses capacités, tant techniques que relationnelles (soft-skills).
Les chercheurs en psychologie Alain Morin et Famira Racy, qui ont publié sur la question en 2021 (dans un article intitulé Dynamic self-processes), précisent : « La connaissance de soi en psychologie est une donnée réelle et concrète qu’un individu connaît à propos de lui-même. Cela inclut des données sur l’état émotionnel, les traits de personnalité, les relations, les routines comportementales, les croyances, les valeurs, les envies, les buts, les goûts et l’identité sociale ».
Les études font émerger deux grands axes dans la connaissance de soi :
Partant de là, en traçant ces deux axes sur un graphique, on distingue quatre archétypes :
Chacun de ces quatre archétypes a ses propres défis à relever pour atteindre un niveau plus élevé de conscience de soi et, par extension, un meilleur niveau de satisfaction dans la vie.
La connaissance de soi est donc utile pour comprendre qui on est, comment les autres nous voient, et la façon dont nous nous intégrons au monde. On peut aussi considérer que c’est la quête ultime en matière d’épanouissement personnel…
Plusieurs études ont montré que les personnes qui se connaissent bien ont un plus grand sentiment de plénitude, des relations plus solides avec les autres et plus de confiance en elles. Elles ont aussi moins tendance à mentir, tromper et voler et sont plus performantes au travail. La connaissance de soi se vit donc au quotidien et participe à la construction de l’individu.
La connaissance de soi est donc un plus dans la vie, une chance de se réaliser et de retirer plus de satisfaction de l’existence.
Aux États-Unis, la psychologue Tasha Eurich, auteure de « Insight : Comment réussir en te voyant clairement » (2018), a étudié la question en enquêtant sur des centaines de personnes. Avec son équipe, elle a interviewé des individus ayant drastiquement amélioré leur connaissance de soi.
Les personnes ayant une bonne connaissance d’elles-mêmes ont été identifiées dans le cadre d’un processus en quatre étapes :
1. La personne assure qu’elle se connaît bien.
2. Validation par un chercheur (interviews et questionnaires).
3. La personne a le sentiment qu’elle a augmenté la connaissance de soi au cours de sa vie.
4. Validation par un chercheur. (interviews et questionnaires)
Le processus de sélection a permis de déterminer qu’il existe deux types de personnes : celles qui pensent se connaître, et celles qui se connaissent réellement. Les résultats de l’enquête de Tasha Eurich sont sans appel : alors qu’au départ, 95 % des participants à l’étude disaient bien se connaître, à l’arrivée, seuls 10 à 15 % des gens se connaissaient réellement.
Pendant l’enquête, les chercheurs n’ont repéré aucune constante socio-économique, de genre ou démographique parmi ceux qui se connaissent le mieux. Dans ce groupe, on trouvait des étudiant(e)s, des artistes, des entrepreneur(e)s, des employé(e)s, des mères au foyer…
En conclusion, les individus qui ont une bonne connaissance de soi sont donc rares et leur enseignement est forcément précieux.
L’équipe de Tasha Eurich a constaté que la majorité des personnes engagées dans une démarche de connaissance de soi réalisent exclusivement un travail d’introspection et de développement personnel. Mais à partir du moment où si peu d’entre elles obtiennent des résultats satisfaisants, c’est probablement que la connaissance de soi n’est pas une conséquence directe de l’introspection.
Réfléchir sur soi ne signifie pas forcément mieux se connaître.
En analysant des données mettant en relation l’introspection et la satisfaction au travail, les chercheurs ont dressé un constat contre-intuitif : les individus les plus engagés dans l’introspection sont, en général, les plus déprimés, les plus stressés et les moins satisfaites de leur travail et de leurs relations. En résumé, plus quelqu’un est dans l’introspection, plus les conséquences négatives sur son bien-être sont fortes.
Lorsqu’on essaye de comprendre ce qui nous anime, nos motivations et comportements, on commence systématiquement par se demander « pourquoi » : « pourquoi suis-je si jaloux ? », « pourquoi est-ce que je manque de confiance en moi ? », « pourquoi je n’arrive pas à obtenir ce que je veux ? ».
Mais « pourquoi ? » est-elle la bonne question à se poser ? Quand on s’efforce de trouver des réponses rationnelles à des questions qui ne le sont pas, on finit souvent, en bout de course, par inventer des réponses qui semblent correctes, mais sont souvent erronées. Se demander « pourquoi ? » nous éloigne de notre vraie nature et de la réalité des faits.
Il ne suffit pas de se poser des questions sur soi pour mieux se connaître. Encore faut-il se poser les bonnes, sans se perdre dans des raisonnements aléatoires qui tiennent plus de la prise de tête que de la recherche de la vérité.
Quand on se complaît à s’auto-analyser seul(e) dans son coin, on se livre, de manière stérile, au culte du « moi » et on n’apprend rien qui puisse réellement nous aider à nous transformer et à mieux vivre.
Apprendre à mieux se connaître est possible… à condition de passer, aussi, par le regard des autres, celles et ceux en qui on a confiance. Celles et ceux qui vont prendre le temps de t’aider dans ta quête… C’est ce qu’on appelle la connaissance de soi externe et c’est presque toujours le chaînon manquant quand on cherche à mieux se connaître. Cette dimension est pourtant fondamentale pour la réussite de l’exercice.
Sans le feedback de cet autre qu’est l’ami(e), le parent, le coach ou une tierce personne sachant écouter, La démarche est incomplète : on pense bien se connaître alors qu’on a fait seulement la moitiè du chemin.
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