La Roue des émotions est un outil précieux qui permet d’expliquer ses émotions aux autres afin d’éviter les non-dits, trop souvent à l’origine de situations de conflit ou de quiproquo.
La Roue des émotions est un outil directement inspiré de la Communication NonViolente (CNV) de Marshall Rosenberg. Cette roue nous permet de prendre conscience de nos émotions et nous aide à les verbaliser. On peut ainsi plus facilement expliquer ses émotions aux autres afin d’éviter les non-dits, trop souvent à l’origine de situations d’incompréhension ou de conflit.
En nommant ses émotions et ses besoins, on les met à la « bonne distance », afin de ne plus les percevoir comme envahissantes et désagréables. Heureusement, les émotions peuvent aussi bien sûr être positives et confortables.
La Roue des émotions permet d’élargir son vocabulaire émotionnel. On choisit l’émotion qu’on ressent, puis, en utilisant l’outil, on la qualifie avec l’adjectif qui convient le mieux. Cela nous aide à conscientiser ce qu’on ressent en mettant des mots justes sur les émotions correspondantes. Ainsi, on exprime autrement, avec plus de précision, ce qui se passe en soi.
Dans son approche de la Communication NonViolente, Rosenberg a mis en évidence que toute émotion correspond à un ou plusieurs besoins, satisfaits ou insatisfaits. Prendre conscience des besoins associés à ses émotions permet de ne pas les subir, mais plutôt de les apaiser et de les utiliser comme une source d’énergie au service d’une action appropriée.
Une émotion est un signe, une alerte. Imagine-toi au volant d’une voiture. L’indicateur de ta jauge de carburant se met à clignoter sur le tableau de bord. Tu en déduis que tu as besoin de trouver rapidement une station-service pour faire le plein. Se contenter de nommer l’émotion sans réagir, ça reviendrait à être informé du fait que le réservoir est presque vide et à continuer tranquillement sa route, comme si de rien n’était !
Il est parfois difficile d’exprimer ses émotions devant les autres, car tout le monde ne vit pas les événements de la même façon. Pourtant, partager ses émotions est souvent salutaire ; lorsqu’elles sont négatives (colère, rancœur, peur…), cela peut éviter des conséquences fâcheuses.
Dans les années 70, les travaux de Paul Ekman ont permis d’identifier les émotions primaires universelles ; ce sont la joie, la surprise, la peur, la colère, le dégoût et la tristesse. Mais lorsqu’une émotion t’envahit, évite de choisir l’une de ces six émotions de base, qui sont situées au centre de la roue. Elles sont beaucoup trop générales et, de fait, traduisent de manière grossière ton ressenti véritable.
Écarte-toi du centre de la roue, en passant au deuxième cercle, puis au troisième. En t’interrogeant, tu seras alors en mesure de préciser avec plus de finesse la véritable émotion que tu as ressentie.
Tu veux un exemple concret ?
Imaginons que tu sois dans une situation professionnelle tendue. Tu espères recevoir une promotion de la part de ton manager, mais au final, c’est ton collègue qui est choisi. Cette décision déclenche forcément en toi une émotion forte.
Mais qu’est-ce que tu ressens précisément ? De la colère, de la peur, de la surprise ou de la tristesse ? Tu pourrais être surpris par la décision de ton manager, ou encore ressentir une grosse tristesse de passer à côté de cette opportunité. Mais, pour notre démonstration, partons du principe que ton émotion dominante soit la colère.
Passe alors au niveau suivant sur la roue des émotions. Qu’est-ce qui cause cette colère ? Te sens-tu frustré, blessé, haineux, critique ou menacé ? Cette réflexion pourrait te révéler que tu te sens menacé par l’opinion favorable que ton manager semble avoir pour ton collègue.
Il ne reste plus qu’à préciser l’effet de cette menace : ressens-tu de l’insécurité ou plutôt de la jalousie par rapport à cette décision ?
La roue des émotions te permet de creuser pour examiner avec plus de précision l’émotion qui te traverse, ce qui aide tout le monde — toi y compris — à mieux comprendre la situation pour éviter les conflits éventuels.
Les émotions, quand elles sont nommées peuvent être une source d’information extraordinaire. Et quand elles sont verbalisées, elles peuvent agir comme une boussole et indiquer la bonne direction.
C’est important de ne pas essayer de dissimuler ou de refouler ses émotions, même au travail, car les émotions ne sont pas virtuelles. Elles existent en toi et, quand elles sont négatives (comme dans cet exemple), elles ont tendance à s’enkyster pour se changer en rancœur ou, pire, en haine.
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